Les Maires Ruraux réclament de longue date une anticipation des mesures de cartes scolaires, permettant d’associer
les élus des communes concernés en amont des CDEN. Sur le papier, le Plan « France Ruralités », annoncé en juin
2023, avait répondu à cette demande en créant dans chaque département un « Observatoire des dynamiques
rurales », chargé de réunir Dasen, préfet et maires autour d’une vision prospective et triennale des mesures de carte
scolaire.
Mais quelle déception ! Sur le terrain, les fermetures annoncées, sans réelle concertation, pleuvent et provoquent
l’ire des maires (en Saône-et-Loire, dans les Deux-Sèvres, en Allier…).
Cette instance départementale est largement sous-utilisée. Les courbes, graphiques et tableaux illustrant la baisse de
la démographie scolaire, qui y sont présentés aux maires, sont insuffisants pour appréhender les mesures de carte
scolaire et en mesurer leurs impacts.
La ruralité a des spécificités (sa dimension géographique, sa densité d’habitation moindre, son maillage scolaire en RPI…) et l’école rurale doit être appréhendée à l’aune de celles-ci. L’approche comptable, sans aucune relation au territoire notamment en termes de distance à parcourir, n’est pas adaptée. Elle ne peut aboutir qu’à sacrifier les écoles rurales, sur l’argument phare de la baisse démographique.
Aussi, les maires ruraux demandent à être associés aux mesures de carte scolaire sur la base d’un état des lieux prenant en compte :
– la qualité de l’enseignement et de l’environnement scolaire dans les écoles de proximité ;
– une évaluation systématique du temps de transport scolaire et la mesure de l’allongement des déplacements
domicile-école qui peut résulter d’une suppression de classe ;
– les investissements des communes pour les locaux scolaires, souvent avec le concours de l’Etat (DETR,…) ;
– les enfants de 2 à 3 ans (TPS) dans la comptabilisation des effectifs scolaires.